DIMANCHE 29 AVRIL 2020
5e DIMANCHE DE CARÊME : LAZARE, VIENT DEHORS !
Frères sœurs,
Je vous rejoins une fois encore au moyen de l’internet. Je vous assure de ma prière quotidienne et de mon désir ardent de célébrer notre foi en communion profonde avec vous tous. J’implore sur vous et les vôtres le secours et la miséricorde infinie du Père.
Nous sommes témoins impuissants du nombre de personnes atteintes ou mortes de la pandémie du coronavirus ici et ailleurs dans le monde. Nous sommes interpelés à la vigilance de façon constante et responsable, pour nous protéger nous-même et les personnes autour de nous, être solidaires dans notre volonté de vivre.
La parole de Dieu en ce dimanche nous invite à méditer sur la vie, notre vie confrontée à des défis qui la menacent dans son essence la plus profonde. À accueillir aussi la bienveillance de Dieu à notre égard et les merveilles de la foi.
Pour Israël en proie à l’exil comparé à la mort, Dieu s’engage à le faire revenir sur sa terre : Vous saurez que je suis le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple… Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre. Israël avait pour seul recours la fidélité de Dieu à sa promesse. Dieu a tenu parole. Une parole éternelle qui se répète de générations en générations tout au long de l’histoire dans des circonstances extrêmement difficiles. Dieu ouvre toujours avec nous et devant nous de nouveaux chemins parce qu’Il est de tous nos combats pour la vie. Son Esprit nous fait vivre, nous donne la ténacité d’aller jusqu’au bout et d’anticiper la lumière qui se lève.
Face à la maladie et à la mort de Lazare, Dieu se révèle le Maître de la vie. Au message de Marthe et de Marie : Seigneur, celui que tu aimes est malade, Jésus répond : Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. La gloire de Dieu c’est la manifestation de sa présence d’amour là ou de façon immédiate nous ne l’attendions pas. Trouver Dieu là ou ceux que nous aimons sont en souffrance fait appel à notre foi, la lumière qui nous vient du souffle de son Esprit qui habite en nous.
Devant la maladie et la mort, Jésus nous fait grandir dans la foi. Il nous rejoint là où nous sommes. À Marthe qui lui dit : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort… Jésus lui répond : Ton frère ressuscitera. Non pas au dernier jour, mais maintenant, car la présence même de Jésus est la résurrection : Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Tel est le don que Dieu nous fait devant le drame épouvantable de la maladie et la mort : la grâce de croire en Lui. Sa puissance est vie qui nous voir l’avenir avec optimisme.
Le Seigneur nous conduit ainsi au-delà de nos limites humaines et nous introduit dans son monde de gloire. Il s’unit totalement à notre être éprouvé et en souffrance, il pleure et met à l’œuvre sa puissance d’amour. Comme pour Lazare, Il nous sort de nos tombeaux. Après avoir prié le Père, Jésus cria d’une voix forte : Lazare vient dehors ! Et le mort sortit…
À la manière de Jésus, nous élevons vers notre Père nos cris de douleurs, nos angoisses, nos peurs. Nous prions sans cesse pour nous, les nôtres, notre monde. Nous communions à la fatigue des parents, à l’épuisement du personnel soignant et des aidants naturels. Nous partageons les inquiétudes et le questionnement de nombreuses personnes mises à pied et de celles qui perdent leurs repères dans notre monde en plein bouleversement. Dans le silence de nos cœurs, laissons aussi retentir la voix de Jésus qui nous appelle à sortir de nos tombeaux !
Frères et sœurs, le pape François pose constamment des gestes qui nous invitent à approfondir notre foi chrétienne comme puissance d’amour et de service au cœur de nos communautés. La foi comme force agissante nous relie au Seigneur des vivants et nous fait rejeter ce qui conduit à la mort en nous et autour de nous. Notre vie sociale est chambardée certes, mais nous avons en nous des ressources insoupçonnées de bienveillance et d’humanité pour nous tourner vers l’avenir du Royaume de Dieu qui se réalise sous nos yeux dans la tourmente actuelle. Dans chaque combat pour sauver une vie Dieu est là.
Notre évêque, Mgr Hamelin, nous demande d’être une église prophétique et audacieuse, signe de Celui qui a vaincu la mort, ou chaque geste suscite l’espoir et ou chaque parole devient souffle de vie. Puisque l’Esprit de Dieu habite en nous… le Christ est en nous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort… celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à nos corps mortels par son Esprit… Alors, chantons avec foi :
Tournés vers l’avenir nous marchons vers ta lumière, Fils du Dieu vivant.
Tournés vers l’avenir comme un peuple qui espère le soleil levant !
Que Dieu vous bénisse ainsi que les vôtres !
Bon dimanche !
Walnès St-Clair, prêtre